jeudi 27 juin 2013

Cette douce routine qui me structure

Il y a ce moment où l'on se rend compte qu'il est 20h44, bien mûr.
"On va où maintenant?" et le voilà qui se met en route.
Parfois il traîne un peu, réclame encore 5 minutes pour jouer.
Depuis qu'on est dans la nouvelle maison, il prend plaisir à monter les escaliers et se rend dans SA salle de bains.
Il monte sur sa petite marche suédoise, attrape sa brosse à dents, met son dentifrice-tout-seul-c'est-moi-qui-fais et referme même le bouchon. (sa future femme peut me dire merci)
Une débarbouillage, un mettage de pyjama et au lit.
On choisit une histoire. On fonctionne par cycle, par monomanie. Pendant des semaines ça a été l'histoire de Baboon, en ce moment Le Pique-Nique de la Famille Souris renaît de ses cendres.
C'est d'abord moi qui lit, lui qui commente et cherche le petit truc caché dans le dessin.
L'histoire est finie mais il veut me la raconter à son tour. J'adore constater son tri sélectif dans la narration, voir comment les petits détails deviennent l'élément central de son histoire à lui, voir qu'on peut sauter des pages on s'en fout, m'émerveiller du nouveau vocabulaire acquis.
Je ferme le livre "allez hop au lit maintenant, on s'allonge". Il se relève prendre quelques petites voitures. C'est important d'avoir 3 petites voitures près de soi bien alignées pour bien dormir.
Le moment du câlin. Le moment du je t'aime maman, du je t'aime aussi, du je veux un bisou de papa.
Je cède ma place, je les laisse tous les deux et je redescends.
Dans la soirée on entend toujours un boum. Une des voitures se sera sûrement fait la malle.
Quelques heures plus tard, au moment de se coucher, on remonte toujours tous les 2, on le regarde dormir, avec ce petit air du premier jour qu'il retrouve dans son sommeil. Une couette remontée, une caresse dans les cheveux, un dernier bonne nuit à ses rêves.
Le quotidien est parfois chiant. Et puis il y a ce genre de moments, comme ce petit rituel du sommeil, le même où que l'on soit, cette douce routine qui me structure.


Sur une idée de Ritalechat

lundi 24 juin 2013

Wild Wide Ouest

Will Smith et moi, même combat.
Et là, en grands mélomanes que vous êtes, je viens de vous pourrir la journée avec la BO du film qui doit immédiatement vous venir à l'esprit. Petit mouvement de tête, léger déhanché sur le fauteuil du bureau et zou, vous voilà en 1999, vous êtes jeunes,vous êtes frais, vous êtes sûrement sortis ce weekend et vous n’êtes même pas fatigués.
Mais ça, c'était avant.
Avant le 24 juin 2013, avant que je ne sois une vraie nantaise.
You ou! Applaudissements.
Il m'est déjà arrivé pleins de trucs de ouf:
- je ne peux pas me promener en taxi en le hélant dans la rue. Non, je dois le commander. Et m'entendre dire que non ça va pas être possible, il est complet. (What the fuck????)
- j'ai des courbatures tellement je dodeline gentiment de la tête quand je demande mon chemin à quelqu'un puisque "après la place Delorme" ou "direction quai de la fosse" c'est du serbo-croate pour moi.
- je me suis perdue. A chaque sortie en voiture, je me plante. Rouler à 100 km et devoir lire les panneaux, puis les comprendre, c'est bien trop compliqué. Et des directions qui indiquent "Noirmoutier", "Pornic" ou "Saint-Sébastien sur Loire" c'est de nouveau du serbo-croate pour qui est habitué à se localiser en fonction des axes Porte de Saint-Cloud/Rouen, Porte de la Chapelle/Lille.
- j'ai fait des kilomètres. Dans la maison et les escaliers. Ça compense ma nouvelle vie les fesses dans la bagnole.
- j'ai crié plusieurs fois "Quoi???" "T'es où?" et "Hein??? j'comprends rien". On avait trop l'habitude de pouvoir se parler en chuchotant de n'importe où dans notre 3 pièces parisien. Et là ça ne marche pas comme ça, il faut revoir notre système de communication familial.
- j'ai souri à tous ceux qui me disent "ah, vous v'nez de Paris, bah ça va vous changer" en pensant "A qui le dis-tu Lulu!!!"
Mais surtout, le truc de dingue, c'est que je me sens bien.
J'adore cette nouvelle maison, j'adore l'espace, j'adore le rythme. Et ça ne m'empêche pas de penser très fort aux copines et de redécouvrir que le téléphone permet aussi de partager plein de choses. (non mais la meuf qui découvre que le téléphone c'est pratique...)
Donc voilà, une nouvelle semaine qui commence, sous le soleil en plus, où il va nous arriver des tas de choses incroyables parce-qu'ici c'est trop le Wild Wide Ouest.




La petite photo pour craner de notre nouveau jardin, bon c'est pas encore tout beau mais on est content quand même.




Et la petite bande annonce pour la plaisir de ce chef d'oeuvre du cinéma late 90's,

jeudi 20 juin 2013

Le jour où je l'ai quittée

On s'est rencontré après un chagrin d'amour. Elle a été mon histoire du rebond à moi.
On se côtoyait déjà depuis longtemps mais on n'avait jamais pris le temps de faire tout à fait à fait connaissance. Je la voyais un peu hautaine, un peu inaccessible, je rêvais d'elle parfois.
On a commencé à se croiser de plus en plus quand je squattais chez les copines pour ne pas rester seule à Saint-Banlieue-en-Dortoir.
Mais je me souviens de notre vraie rencontre, près de Montmartre, so romantique.
Je me suis sentie revivre, vivre tout court même, je devenais presque quelqu'un d'autre, en fait je devenais moi, celle que je suis aujourd'hui.
Ensemble on a fait les 400 coups, la magie des débuts quoi. Ces soirées à trop boire, ces nuits à trop danser, ces rencontres improbables, le sentiment d'être là où ça se passe.
Et puis on s'est embourgeoisée un peu, on s'est assagi et F est entré dans nos vies.
Je me rappelle notre fierté avec nos clés à nous dire qu'on la possédait un peu. Presque un aboutissement.
La famille s'est agrandie et elle a offert le meilleur de ce qu'elle avait à V. Quoi que nous réserve la vie, pour lui c'est écrit noir sur blanc, sur tous ses papiers, à jamais ils sont liés.
Avec le temps, j'ai commencé à voir un peu ses défauts: elle parlait fort, sentait pas toujours bon, connaissait beaucoup trop de monde et surtout elle me coûtait trop cher.
J'ai failli lui faire des infidélités. Oui, plusieurs fois, oui, j'avoue. A Clichy, Pantin ou Malakoff. Finalement je n'ai jamais pu. C'était pas assez loin, j'aurais été obligée de repasser sous ses fenêtres et constater qu'elle vivait très bien sans moi, que la vie continuait. J'aurais pas supporté. J'aime me penser indispensable et elle est bien trop franche pour faire semblant.
On a failli se donner une dernière chance, essayer de repartir sur de bonnes bases. Mais on n'y croyait plus vraiment. Ni elle, ni moi.
Ça faisait presque un an que l'idée de la rupture germait et un moment elle s'est imposée.
Aujourd'hui je suis partie, c'est ainsi.
Je garde d'elle des couleurs, des parfums, des images, des souvenirs, du j'ai trop chaud, des lumières, des bruits, du il fait gris. Je n'oublierai jamais tout ce qu'on a fait ensemble, à quel point elle est belle, à quel point elle a tout, à quel point elle cueille et embrasse tout le monde.
Je reviendrai souvent, je reviendrai peut-être. Je reviendrai c'est sûr.
Je prendrai des petites nouvelles régulières, je suivrai de loin ce qu'elle devient, je la trouverai changée, je la trouverai la même.
Elle aura été mon chapitre deux, je m'en vais commencer mon chapitre trois.
Elle va me manquer, elle me manque déjà.
Je la remercie pour tout, je l'embrasse sur les 2 joues, je sèche mes larmes et je monte dans mon train.
Jeudi 20 juin 2013, pour vous c'est juste la veille de l'été, pour moi c'est le jour où je l'ai quittée.



vendredi 14 juin 2013

Ma voisine est italienne

Paris est un village.
Ok c'est un village de 2 millions d'habitants. Auxquels s'ajoutent, à cette époque de l'année, des touristes en Quechua et des classes de collégiens en goguette, tous ces gens qui ne savent ni se tenir ni se repérer dans le métro. On devrait militer pour une zone de transit, notre Ellis Island à nous, où les non-autochtones ne seraient pas autorisés à pénétrer dans le Saint des Saints tant que la technique du Ratp Lap Dance n'est pas au point. (note pour plus tard: NKM, je tiens ton programme) Bref, Paris est donc un très très gros village.
Pour être plus juste, Paris est la somme d'une multitude de petits mondes.
Comme le parisien est modeste, il pense toujours avoir déniché le plus chouette de tous les petits villages de Paris. Ce qui est complètement faux puisque JE vis dans le plus cool des villages de la capitale. (note pour plus tard: ne jamais dire "monter à la capitale" ou "sur Paris")
L'anonymat des grandes villes?que nenni!!! Je vis dans un village, j'vous dis.
V l'a très bien intégré, lui qui arrive à avoir à l’œil une framboise avec le primeur, une chouquette avec le boulanger, une larmiche de gruyère avec la fromagère. Pote de toutes les nounous ivoiriennes du quartier, il connaît même mieux les caissiers du Carrefour Market que moi.
Dans mon village, je sais que la meilleure brioche parisienne du monde se trouve à La Vieille France, je sais que la graine de couscous est super fine ici, que la libraire n'est pas super aimable mais propose une excellente sélection, que je ne repars jamais sans rien de Caprices et Comédies.
Mais je sais aussi que dans ce village on n'est pas foutu d'avoir un bon italien. Bon si, on a chez Vincent, mais ce n'est pas exactement le petit rital de quartier où tu vas chercher ta pizza les jours de flemme, de chagrin, de pas le moral, de fête (on a toujours une bonne raison de manger une bonne pizza), ta pasta des jours où il fait froid.
Pas d'italien. Un drame. Mon deuil national à moi.
Et puis voilà qu'on a sympathisé avec nos voisins du 5ème. Un village j'vous dis.
Des bonjours dans l'escalier, des blabla dans la cour, des mercis de donner à manger au chat, des sympa d'arroser les plantes, des passez donc prendre l'apéro, des faut se faire un truc avant que vous ne partiez.
Serena (oui B. c'est son vrai prénom, on n'est pas dans Gossip Girl) nous a fait ses spécialités à elle: la pizze (elle dit pizze, elle). Toute bête, avec juste sa sauce tomate et son fromage, à se partager avec du bon vin. Raphael bosse dans le vin, ça aide. Un verre, deux verres, etc, et voilà que Serena nous a sorti son arme secrète: des tempuras de feuilles de sauge.
Un moment "merci la vie". Un délice des dieux.
Bon, toi là-bas, le mec d'à côté qui va nous regarder déballer nos cartons en se demandant "C'est qui encore ces parisiens", toi la fille d'en face, vous avez intérêt à être super sympa parce que dans mon village parisien on a mis la barre haut. Dans mon village du 19ème, ma voisine est italienne.

PS: la photo est toute moche mais si vous salivez quand même devant ses tempuras, il faut absolument lire ça.

lundi 10 juin 2013

Are you ready Eddy steady go

Mais que vient faire Rozelyne Clarke ici?
Mon moi intérieur est un peu taquin puisque depuis ce matin, j'ai en tête l'hymne so 80's de celle qui portait tellement bien le body et le brushing gauffré. Mais comme je ne suis pas une bloggueuse mode, là n'est pas vraiment le sujet.
Je suis complètement crevée, je dors mal et pourtant j'ai la pêche, la frite, la banane, je suis complètement wizz.
Je pense que je surfe, au choix:
- sur un dernier regain nerveux avant le break down
- sur les bonnes ondes de ce week-end.
Parce-que ce week-end on pris de la drogue: on s'est fait un énorme shoot de potes. De ceux qui vous font vous endormir en vous disant "m'en fous on peut mourir demain maintenant", de ceux qui donnent envie de rouler vite sur le périph la musique à fond (enfin je sais qu'il y en a une qui me comprend).
Un peu de pluie mais c'est pas grave, des cadeaux trop chouette, des bogato, de la bonne musique, de la musique de n'importe quoi mais qui fait danser, des petits mots de gens qui ont trop bu, des photos collector, des rencontres improbables.
Bref, on a fait le plein, on peut partir heureux, le cœur rempli de bonnes ondes.
J'ai enfin compris que Nantes ne serait pas le bout du monde, que ce n'était pas vraiment une expat qu'on allait vivre mais juste l'occasion d'avoir une grande maison où refaire des teufs comme ça. (c'est pas qu'on n'est pas bien chez vous, hein les copains).
Et puis j'ai aussi compris qu'on était grave en retard sur les cartons, qu'il allait falloir passer la seconde et qu'on allait faire ça en rythme et en musique avec Rozelyne: " Are you ready Eddy steady go, Eddy goooo"



jeudi 6 juin 2013

It's all about flowers

Des doutes, toujours des doutes.
D'une humeur un peu gloomy après un chouette weekend entre copines qui avait parfois trop le parfum d'un au-revoir. Une première journée calme et mitigée. Un taxi tôt le matin pour me rappeler s'il le fallait que "Paris s'éveille" c'est tout de même très joli.
Et me voilà pour la première fois dans la nouvelle ville de ma nouvelle vie.
Je scrute cet environnement où je n'ai pas mes marques, où je n'ai pas les codes.
Finalement cette petite introduction est plutôt agréable. Un nouveau bureau m'attend avec une jolie orchidée.
2 jours bien occupée, une nuit à faire l'étoile dans ma chambre d'hôtel.
Rapidement je repars dans l'autre sens, vers tout ce qui m'est familier.
Re-taxi, re-belles lumières, de fin de journée cette fois.
Debrief intérieur, sondage des sentiments. Un peu le vertige à la pensée des "et si", de tous les trucs à boucler, des trucs qu'on n'aura pas le temps de faire.
Enfin, me revoilà chez nous. On se retrouve tous les 3 à regarder Ernest et Célestine et tanpis pour l'heure un peu tardive. Sur la table, un bouquet de pivoines en cadeau par mon homme. Je me dis que tant qu'on sera tous les 3, tant que je profiterai de ses petites attentions, je ferai toujours le bon choix.
Çà tient parfois à peu de choses, une orchidée, un bouquet de pivoines... it's all about flowers.