lundi 20 janvier 2014

La malade imaginaire

J'ai souvent eu le sentiment d'étouffer un peu et de manquer de moment pour moi.
Alors de temps en temps, je braquais les projecteurs sur mon nombril et décrétais qu'il était plus que mérité de faire un petit break et de sécher un peu. 
Moi qui jusqu'au bac n'avais jamais osé faire l'école buissonnière, je me suis plus qu'autorisée ces moments de pause à partir de la prépa. 
Et régulièrement, ensuite, dans mes études et au boulot. Le tout sans aucune culpabilité puisqu'à côté de ça je ne prenais jamais d'arrêts de maladie, ne mentais pas vraiment et avais juste écouté un peu plus qu'à l'habitude un pet de travers ( horrible expression mais je n'ai pas trouvé mieux), étant sur pied dès le lendemain.
Avec l'arrivée de mon adorable enfant, on aurait pu penser que le phénomène aurait pris de l'ampleur puisque l'excuse était toute trouvée. Et bien non. Par superstition un peu, des fois qu'une terrible maladie s'abatte sur l'adoré en représailles de mon mensonge. Par sens des responsabilités, aussi, s'agirait pas de finir sans boulot, sans argent, sans toit pour avoir trop écouté un rhume.
Avec F nous partagions cette tendance à la petite flemme régulière qui remet à jour les compteurs. Avec l'arrivée de V. nous n'avons pas abusé du truc même si de temps à autre, on s'écoutait et convenions ensemble d'une petite journée que nous appelions "un buisson" et qui consistait souvent, au pied levé, en une pseudo grasse mat', un chouette déjeuner et une virée en scoot dans Paris à faire du shopping.
J'aurais aimé dire que nous en profitions pour lire ou nous faire une expo mais j'ai peur des mensonges, je viens de l'écrire.
Bref, tout ça pour dire que depuis que je suis Nantaise je n'ai jamais ressenti le besoin de faire un buisson. Biensûr je me languis des moments volés avec mon homme mais je préfère les vivre autrement. 
Suis-je devenue raisonnable, équilibrée, passionnée par mon job, ou super chiante? Est-ce l'air nantais? La vie plus douce? La tentation nombriliste moins marquée ici?
Reste qu'hier j'ai dû partir du boulot et prendre mon après-midi. La vraie raison c'est que l'école m'a demandé de venir chercher mon petit fiévreux. En le soignant je me suis rendue compte que je n'étais pas en forme non plus et qu'on était copain de fièvre.
J'ai donc passé l'après-midi au lit à geindre et tousser. Pour de vrai. Idem aujourd'hui. 
En buvant mon lait chaud au miel, entre deux poussées de fièvre, je me disais qu'il était bien loin le temps de la malade imaginaire.




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