jeudi 6 novembre 2014

Ces lieux qu'on quitte

Je commence à devenir une pro du déménagement, à vue de nez j'arrive à savoir, à 5 près, à combien de cartons nous allons finir et à quelle heure sera enfin scotché le dernier.
Il est une heure et demi du matin, la maison est un champ de bataille et tout le monde se prépare à l'assaut final en essayant de dormir quelques heures.
Pas un regret, pas une minute de nostalgie.
Je ne suis pas du tout mélancolique en quittant cet endroit, je ne m'y suis jamais vraiment sentie chez moi, avec le sentiment perpétuel d'être en transit.
Bientôt nous serons vraiment chez nous, dans une maison repensée pour qu'elle nous ressemble mais dont les travaux ne sont pas complètement finis. 
Un peu comme lorsque j'écoutais de la musique dans le métro, je vais devoir me créer une bulle et faire abstraction des finitions pas encore finies et des poussières pas encore dépoussiérées. 
La zone d'inconfort total. Mais sereine quand même.
Il y a les lieux qu'on quitte en versant une  larme et ceux dont on verrouille la porte sans se retourner.